Le marché immobilier va-t-il baisser en France ?

Depuis plusieurs mois, la question revient sans cesse : le marché immobilier français est-il sur le point de baisser ? Entre inflation persistante, hausse des taux d’intérêt, ralentissement du crédit et chute du pouvoir d’achat immobilier, de nombreux signaux laissent penser que la période d’euphorie est bel et bien révolue. Mais faut-il s’attendre à un effondrement des prix ou simplement à une stabilisation progressive ? Cet article fait le point complet sur la conjoncture économique, les prévisions 2025 et les facteurs qui orientent l’évolution du marché immobilier en France, selon les données récentes de la Banque de France et de l’INSEE.

Par Sylvain B. | Mise à jour le 05/11/2025 07:58 Publié le 29/10/2025

Une conjoncture économique sous tension

L’inflation pèse sur la capacité d’achat des ménages

Depuis 2022, l’inflation s’installe durablement dans le paysage économique français. Les coûts de la vie, de l’énergie et des matériaux de construction grimpent, réduisant la capacité d’épargne et d’emprunt des ménages.
Selon l’INSEE, l’inflation moyenne s’est établie autour de 3,8 % en 2024, contre seulement 1,5 % avant la crise sanitaire.

Cette tension a un effet direct sur l’immobilier :

  • Les ménages disposent de moins de marge pour acheter.
     
  • Les banques se montrent plus prudentes dans l’octroi de crédits.
     
  • Les prix stagnent voire reculent localement, notamment dans les zones rurales et certaines villes moyennes.
     

Pour approfondir le lien entre pouvoir d’achat et immobilier, consultez notre rubrique Achat-Vente, qui détaille comment ajuster son projet à la conjoncture actuelle.

Hausse des taux d’intérêt : un frein majeur à la demande

L’un des principaux facteurs de ralentissement du marché immobilier est la hausse des taux de crédit.
En 2021, un emprunt immobilier pouvait encore se négocier à 1 % sur 20 ans. En 2024, les taux dépassent 4 % en moyenne, selon la Banque de France.

Cette remontée a entraîné une chute de la capacité d’emprunt :

  • Un ménage pouvant emprunter 300 000 € en 2021 ne peut plus dépasser 230 000 € aujourd’hui.
     
  • Les volumes de transactions ont reculé d’environ 25 % sur un an, selon les notaires.
     

Les acquéreurs potentiels repoussent leurs projets, espérant une baisse prochaine des prix — tandis que les vendeurs restent réticents à revoir leurs prétentions à la baisse. Résultat : un marché en phase de blocage.

Une offre rigide face à une demande en repli

Malgré la baisse de la demande, l’offre de logements reste insuffisante dans de nombreuses régions.
La construction neuve s’essouffle : les permis de construire ont chuté de près de 30 % en 2024 (source : Ministère de la Transition écologique).

Conséquence : même si les prix fléchissent légèrement, la tension sur le marché du logement reste forte, notamment dans les grandes métropoles (Paris, Lyon, Nantes, Bordeaux).
Dans ces zones, la baisse est contenue, tandis qu’en périphérie, la correction atteint parfois -10 % sur un an.

L’évolution des prix immobiliers en France

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Des disparités selon les régions

Le marché immobilier français n’est pas homogène.
Alors que certaines villes enregistrent une baisse notable des prix, d’autres résistent mieux.

  • Île-de-France : recul de 6 à 8 % sur un an selon les notaires.
     
  • Provinces moyennes : stabilisation, voire légère hausse dans les villes attractives comme Rennes, Montpellier ou Annecy.
     
  • Zones rurales : baisse plus marquée, parfois jusqu’à -12 %.
     

Selon MeilleursAgents, le prix moyen du m² en France s’établit autour de 3 300 € en octobre 2025, contre 3 500 € un an plus tôt.

Le neuf en difficulté, l’ancien en correction douce

Le secteur du neuf est particulièrement touché par la crise. Entre la hausse du coût des matériaux et la baisse de la demande, les mises en chantier s’effondrent.
Les promoteurs font face à une situation inédite : plus de logements invendus et des marges en berne.

Dans l’immobilier ancien, la situation est différente : les prix s’ajustent lentement. Les vendeurs acceptent de négocier davantage, surtout pour les biens nécessitant des travaux ou mal situés.

Pour les acheteurs, cette période peut représenter une opportunité stratégique, à condition de bien évaluer la valeur réelle du bien.
Des conseils pratiques sont disponibles dans notre rubrique Achat immobilier.

Le rôle des politiques publiques dans la stabilisation du marché

Les dispositifs publics (tels que le prêt à taux zéro prolongé jusqu’en 2027) et la réforme du logement social visent à soutenir la demande.
Cependant, ces mesures restent insuffisantes pour compenser la hausse des coûts et la frilosité des banques.

La politique du logement en France cherche aujourd’hui à trouver un équilibre entre relance du neuf, rénovation énergétique et maintien du pouvoir d’achat immobilier.

Perspectives pour 2025 : vers une correction mesurée

Vers une baisse modérée, pas un effondrement

Les experts s’accordent : le marché immobilier français entre dans une phase de correction, mais sans risque d’effondrement comparable à 2008.
Les fondamentaux (demande forte, rareté du foncier, attractivité urbaine) soutiennent encore les prix.

Les prévisions indiquent :

  • -5 % à -8 % en moyenne nationale sur l’année 2025.
     
  • Stabilisation possible à partir de 2026, si les taux d’intérêt se détendent.
     

Le scénario d’une baisse progressive et contrôlée est donc le plus probable, à condition que la situation économique reste stable.

Quelles stratégies adopter pour les acheteurs et les vendeurs ?

  • Acheteurs : profitez du recul des prix pour négocier fermement. Les marges de manœuvre atteignent parfois 10 %.
     
  • Vendeurs : privilégiez une estimation réaliste et des délais de vente adaptés à la conjoncture.
     
  • Investisseurs : misez sur les villes moyennes dynamiques (Toulouse, Nantes, Dijon) où la demande locative reste solide.
     

Pour mieux comprendre comment ajuster votre stratégie selon le marché, consultez notre rubrique Vente immobilière.

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FAQ : marché immobilier va-t-il baisser, baisse immobilier France, évolution prix immobilier

Le marché immobilier va-t-il vraiment baisser en France ?

Oui, une baisse modérée est en cours, estimée entre -5 % et -8 % selon les régions. Elle est liée à la hausse des taux d’intérêt et à la baisse du pouvoir d’achat des ménages.

Les prix de l’immobilier vont-ils continuer à baisser en 2025 ?

Les experts prévoient une poursuite de la correction au moins jusqu’à fin-2025, avant une possible stabilisation si l’économie se redresse.

Quels sont les secteurs les plus touchés par la baisse ?

Les zones rurales et les villes moyennes en périphérie des métropoles sont les plus concernées. Les grandes villes résistent mieux, même si les prix s’ajustent.

Est-ce le bon moment pour acheter un bien immobilier ?

Oui, pour les acheteurs solvables, c’est une période favorable à la négociation. Les taux devraient se stabiliser et les prix rester attractifs à court terme.

L’immobilier neuf va-t-il se redresser ?

Pas immédiatement. Le secteur du neuf reste fragilisé par le coût des matériaux et la baisse de la demande, mais des mesures gouvernementales pourraient relancer la construction.

Conclusion

Le marché immobilier français entre dans un cycle de transition.
Après des années d’euphorie, la combinaison de l’inflation, des taux élevés et du ralentissement du crédit entraîne une baisse mesurée des prix, sans effondrement brutal.

Pour les acheteurs, cette période représente une opportunité ; pour les vendeurs, elle exige réalisme et adaptabilité.
En 2025, la clé du succès sera d’analyser localement les tendances, de négocier intelligemment et de suivre l’évolution des taux d’intérêt.

Pour approfondir votre réflexion et découvrir nos analyses actualisées, rendez-vous sur la rubrique Achat-Vente Viking Immobilier.