Crise de la construction : ses conséquences sur l’offre immobilière en 2025
Le secteur du bâtiment traverse une crise inédite depuis plusieurs décennies. En 2025, la construction neuve en France atteint un niveau historiquement bas : effondrement des permis de construire, chantiers gelés et promoteurs fragilisés. Les chiffres publiés par le ministère de la Transition écologique confirment cette tendance : moins de 330 000 logements neufs autorisés en 2024, contre plus de 470 000 avant la crise sanitaire. Ce recul massif pèse lourdement sur l’offre de logements et pourrait aggraver la pénurie immobilière dans certaines zones tendues. Cet article décrypte les origines de la crise de la construction, ses conséquences directes sur l’offre immobilière et les répercussions à moyen terme sur le marché global, aussi bien pour le neuf que pour l’ancien.
Les origines de la crise de la construction immobilière
1. La hausse des coûts et la baisse de la demande
Depuis 2022, le secteur du bâtiment subit de plein fouet une hausse généralisée des coûts de construction :
- +30 % sur les matériaux (bois, acier, béton) ;
- +20 % sur la main-d’œuvre ;
- et une augmentation des taux d’intérêt qui freine l’accès au crédit.
Les promoteurs ont vu leurs marges s’effondrer, tandis que les acheteurs, confrontés à la flambée des taux, ont repoussé leurs projets.
Résultat : moins de réservations, plus de programmes suspendus, et des acteurs fragilisés économiquement.
Selon Le Monde, la baisse des ventes de logements neufs a dépassé -35 % en un an, entraînant un ralentissement généralisé des chantiers en France.
2. Des permis de construire en chute libre
Les autorisations de construire sont le premier indicateur d’alerte.
En 2024, le nombre de permis délivrés a reculé de près de 25 % selon les données du ministère de la Transition écologique.
Plusieurs facteurs expliquent cette baisse :
- Des collectivités locales plus réticentes à accorder de nouveaux permis en raison des pressions environnementales ;
- Des délais administratifs rallongés ;
- Une incertitude réglementaire liée à la loi Climat et Résilience et aux exigences du DPE (Diagnostic de performance énergétique).
Cette contraction du nombre de projets amorce une pénurie structurelle de logements neufs qui se fera sentir sur plusieurs années.
3. Les politiques publiques à la peine
Les dispositifs gouvernementaux (Pinel, PTZ, MaPrimeRénov’, etc.) ont été révisés à la baisse ou supprimés.
Le nouveau zonage du prêt à taux zéro (PTZ), par exemple, ne couvre plus certaines villes moyennes où la demande reste forte.
De plus, la fin du dispositif Pinel Plus a retiré un levier important d’investissement locatif dans le neuf.
En somme, l’État peine à relancer un secteur déjà fragilisé par des contraintes normatives et fiscales croissantes.
Les conséquences directes sur l’offre de logements en 2025

1. Une pénurie de logements neufs préoccupante
La crise de la construction immobilière se traduit par une offre en berne.
Les promoteurs livrent moins de programmes, les chantiers s’allongent, et les prix de vente dans le neuf augmentent malgré la baisse de la demande.
Selon la Fédération Française du Bâtiment (FFB), la France pourrait manquer de plus de 500 000 logements d’ici fin 2026 si la tendance se poursuit.
Les conséquences sont multiples :
- Des délais de livraison rallongés, parfois de plus d’un an ;
- Une hausse du prix au m² dans certaines zones tendues comme l’Île-de-France, Lyon ou Nantes ;
- Une rareté accrue des logements neufs accessibles aux ménages modestes. Pour une vue d’ensemble sur le processus d’achat et de vente dans ce contexte, consultez notre guide complet sur l’achat et la vente immobilière.
2. Des promoteurs en difficulté
Les grands groupes de promotion immobilière – Nexity, Bouygues Immobilier, Icade affichent une forte baisse de leur chiffre d’affaires.
Certains projets sont mis en pause, d’autres abandonnés, faute de financement ou d’acheteurs.
La contraction du marché entraîne une perte d’emplois dans le BTP et une baisse d’activité des sous-traitants (architectes, artisans, bureaux d’études).
Cette spirale négative alimente la crise économique du secteur immobilier, avec des effets de ricochet sur l’emploi et la croissance.
3. L’impact sur les prix et la tension du marché locatif
La raréfaction des constructions neuves exerce une pression à la hausse sur le marché de la location.
Moins de logements construits signifie moins d’offres disponibles, alors que la demande locative continue de croître dans les grandes villes.
Les loyers augmentent donc mécaniquement, et certains ménages modestes se trouvent exclus du marché.
Le marché secondaire (l’ancien) devient alors le refuge naturel des acheteurs, mais cela a aussi ses conséquences…
Les répercussions sur le marché immobilier ancien
1. Un report massif de la demande vers l’ancien
Face à la pénurie de logements neufs, les acheteurs se tournent vers l’immobilier ancien, souvent plus disponible et plus abordable.
Cependant, cette migration renforce la tension sur l’offre existante, notamment dans les zones urbaines dynamiques.
Certaines villes moyennes, autrefois attractives pour leur rapport qualité/prix, voient désormais les prix repartir à la hausse.
C’est le cas à Rennes, Angers ou Reims, où la demande dépasse l’offre disponible.
Pour plus d’analyses sur les dynamiques du marché de l’achat, découvrez notre rubrique dédiée : Achat immobilier – Viking Immobilier.
2. Des biens énergivores de plus en plus exclus du marché
La loi Climat et Résilience, avec l’interdiction progressive de louer les passoires thermiques, accentue les déséquilibres.
Les logements mal notés au DPE (classes F et G) perdent de la valeur et sortent du parc locatif.
Pendant ce temps, les biens rénovés ou performants énergétiquement se vendent rapidement et à prix fort.
Ce phénomène renforce la fracture entre le parc ancien rénové et le parc dégradé, et accentue les inégalités d’accès au logement.
3. Des délais de transaction allongés
Autre conséquence : les transactions immobilières prennent plus de temps.
Entre la prudence des banques, les exigences réglementaires et le manque d’offres, les délais moyens de vente atteignent des records.
Selon Le Monde, les délais de signature dans l’ancien ont augmenté de 20 % en un an, en raison de la frilosité des acheteurs et du durcissement des conditions d’emprunt.
Les perspectives pour 2026 et au-delà

1. Vers un rééquilibrage lent mais inévitable
La crise de la construction pourrait durer encore plusieurs trimestres avant un retour progressif à la normale.
La baisse des taux d’intérêt observée en fin 2025 pourrait stimuler la demande, mais l’offre ne suivra pas immédiatement.
Il faut deux à trois ans pour qu’un projet immobilier passe de la conception à la livraison.
Même si la machine repart en 2026, les effets positifs ne se feront sentir qu’à partir de 2027 ou 2028.
2. Les pistes pour relancer la construction
Pour sortir de la crise, plusieurs leviers sont envisagés :
- Simplifier les démarches administratives pour obtenir un permis de construire ;
- Réintroduire des dispositifs fiscaux attractifs pour les investisseurs (nouveau Pinel ou équivalent) ;
- Accroître les aides à la rénovation pour valoriser le parc ancien ;
- Soutenir la filière du BTP pour préserver les emplois et la compétitivité.
Des initiatives locales émergent déjà, notamment des partenariats public-privé visant à construire des logements abordables tout en respectant les objectifs environnementaux.
Pour en savoir plus sur les tendances de la vente immobilière en 2025, consultez notre rubrique spécialisée : Vente immobilière – Viking Immobilier.
FAQ – Crise de la construction immobilière et offre de logements en 2025
Qu’est-ce que la crise de la construction immobilière ?
C’est un ralentissement brutal des chantiers et des permis de construire, lié à la hausse des coûts, à la baisse de la demande et aux contraintes réglementaires.
Quelles sont les conséquences sur l’offre de logements en 2025 ?
La crise provoque une pénurie de logements neufs, une hausse des prix et un report vers le marché ancien, accentuant les tensions locatives.
Pourquoi les permis de construire chutent-ils ?
Les collectivités freinent les projets pour des raisons environnementales, et les promoteurs peinent à rentabiliser leurs opérations à cause du coût des matériaux et du crédit.
Quel impact sur le marché de l’ancien ?
La demande se reporte sur les biens existants, entraînant une tension sur les prix et une valorisation des logements énergétiquement performants.
Comment relancer la construction en France ?
En simplifiant les procédures, en soutenant les promoteurs, et en encourageant la rénovation du parc existant via des aides et incitations fiscales.